Elections législatives de juin 2017 à Tours, 1ère circonscription d'Indre et Loire
Questionnaire
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Les élections législatives des 11 et 18 juin prochains redessineront le paysage politique de l’Assemblée Nationale. Les Députés élus à cette occasion auront en charge de se prononcer sur des textes dont l’incidence sur les politiques locales seront potentiellement considérables. Si leur mise en œuvre par les collectivités locales (mairies, métropole, département, région) relèvent de leurs compétences, définies par la loi, les Élus à l’Assemblée Nationale ne peuvent ignorer les réalités de terrain qu’elles expriment ni se désintéresser de la mise en œuvre des politiques nationales par ces collectivités.

Aussi, comme elle l’avait manifesté à la veille des élections municipales de 2014 (ici), l’AQUAVIT, association dont la garantie de la qualité de la vie dans l'agglomération tourangelle est la vocation essentielle, entend interpeller les candidats à l’élection législative dans la 1ère circonscription d’Indre et Loire quant à leur engagement sur des points ressentis comme essentiels tant par ses adhérents que par nombre d’habitants de la Ville de Tours.

Candidats contactés, en gras ceux ayant répondu :


Céline Ballestéros, Les Républicains

Lionel Béjeau, Divers Droite

Philippe Chalumeau, La République En Marche

Christophe Dupin, Europe Ecologie Les Verts

Claude Bourdin, La France Insoumise

Jean-Patrick Gille, Parti Socialiste

Laurence Lecardonnel, Front National

Léonard Lema, Parti Communiste

(les candidats non contactés ne sont pas accessibles facilement par mail; ils peuvent se manifester à contact@aquavit37.fr)


1. Gouvernance et citoyenneté
   
   
   Associations, Conseils de la Vie Locale, conseils citoyens sont-ils réellement consultés et entendus tant par la Ville de Tours que par Tours Métropole ? Les aspirations des citoyens qu’ils représentent sont-elles véritablement prises en compte ? Il nous est apparu que toutes formes de « démocratie participative » à Tours n’étaient qu’affichage masquant mal des prises de décision techno-bureaucratiques (enquêtes publiques, entre autres) voulues par des pouvoirs politiques locaux plus soucieux des libertés qu’ils s’accordent avec les documents administratifs (PLU, SCOT, PPRI, PSMV, PLH, …) que de leur respect. Aussi :
   
   

   Entendez-vous voir respecté le rôle des associations et assemblées citoyennes dans la conception des grands projets collectifs ? (Bejeau) Il est évident que le rôle des associations dans la ville sera respecté. Elles seront conviées à participer aux processus de décisions. Je soutiendrai la consultation régulière ainsi que la participation des citoyens. (Bourdin) Oui, dans un conseil de territoire, les citoyens construiront un projet d'agglo. (Dupin) Oui. (Gille) Oui. (Lecardonnel) --- Interviendrez-vous pour demander l’application d’objectifs inscrits dans ces documents de planification et condamner les pratiques de contournement ? (Bejeau) Comme député, je représenterai la 1 ère circonscription et les intérêts de ses citoyens. Si je dois être impliqué dans la vie locale, j'estime ne pas avoir à m'ingérer dans les décisions de politique municipale. (Bourdin) Oui, j'interviendrai en ce sens. (Dupin) Oui, mais nous ne nous interdirons pas d'intervenir sur ces objectifs. (Gille) Oui. (Lecardonnel) --- Ainsi, estimez-vous que la politique en matière de transport urbain doit être définie par les prescriptions du SCOT et du PDU ? (Bejeau) L'échelle intercommunale permet l'organisation et le financement des transports. (Bourdin) Oui et nous proposerons dans ce cedre la gratuité des transports publics. (Dupin) Oui. (Gille) Oui, sachant que le PDU peut évoluer pour intégrer une 2ème ligne de tramway. (Lecardonnel) Nous sommes contre la construction de la 2ème ligne de tram. Nous pensons comme vous qu'il existe des solutions moins coûteuses et nous ne supportons pas l'idée de voir les arbres du boulevard Heurteloup massacrés. Ferez-vous en sorte que les services de l’état soient davantage à l’écoute des citoyens et de leurs associations ? (Bejeau) Je serai un député pleinement à l'écoute de tous les citoyens et de toutes les associations dans ma permanence de Tours. Ma porte sera grande ouverte. (Bourdin) Oui, nous demanderons une consultation des citoyens par les services de l'Etat. (Dupin) Oui. (Gille) Oui. (Lecardonnel) ---

   Nos dossiers sur ce thème : le SCOT, le PDU, notre communiqué sur la 2ème ligne de tramway.
   
   
2. Urbanisme et aménagement du territoire
   
   
   Depuis un demi-siècle, l’agglomération s’étale de façon anarchique au détriment des terres agricoles et de son environnement. Un meilleur équilibre entre Tours Métropole et les espaces ruraux du département est à rechercher, y compris par la promotion d’une agriculture de proximité . L’appartenance du Val de Loire au Patrimoine Mondial de l’UNESCO impose des contraintes d’urbanisme que nos décideurs contournent. Des restructurations urbaines sont imposées sans ménagement aux quartiers. Que ce soit par des promoteurs ou sous couvert de l’ANRU. Aussi :
   
   

   Seriez-vous favorable à un PLU inter-communal de la Métropole permettant de réguler une expansion urbaine débridée et de rééquilibrer le territoire ? (Bejeau) Je suis favorable à un urbanisme alliant une maîtrise de l'expansion urbaine et une densification raisonnée. (Bourdin) Oui et cela devra être décidé dans un conseil de territoire de l'agglo par les citoyens et les associations. (Dupin) Oui. (Gille) Oui. (Lecardonnel) --- Interviendrez-vous pour que ces objectifs qui figurent dans le SCOT soient strictement respectés ? (Bejeau) Comme le prévoit la loi, les prescriptions  du document d'orientation général et d'objectif (DOO) doivent être appliquées. (Bourdin) Oui. (Dupin) Oui. (Gille) Oui. (Lecardonnel) --- Puisque le Plan Local d’Habitat (PLH) prône la réhabilitation des logements, vous prononcerez-vous pour que les immeubles du Sanitas soient réaménagés et non démolis ? Que les objectifs de l’ANRU soient appliqués en prenant vraiment en compte le contexte local ? (Bejeau) Le quartier du Sanitas doit être réhabilité, cela peut passer par des opérations de réaménagement voire dans certains cas de démolition. Cependant, je serai vigilant au respect des droits des habitants notamment ceux liés au déracinement. (Bourdin) Nous proposons déjà la réhabilitation et non la destruction de logements sociaux. De plus, une maison du projet devrait être en place (loi ANRU). (Dupin) Nous sommes favorables à la rénovation, en particulier thermique; la démolition est à la fois plus coûteuse et plus productrice de gaz à effet de serre. En outre la démolition est souvent la couverture d’opérations spéculatives, qui sous couvert de mixité, ont en fait comme conséquence de chasser les populations les plus pauvres des centre-villes. (Gille) Une véritable concertation est préférable, avec la prise en compte du contexte local. (Lecardonnel) --- Puisque le PLU de Tours stipule que les nouvelles constructions « doivent traduire le parcellaire existant », dénoncerez-vous les infractions à cette règle ? (Bejeau) Oui je dénoncerai les infractions dès l'instant où j'en aurai connaissance. (Bourdin) Oui. (Dupin) Sans avis ; à voir au cas par cas. (Gille) Oui. (Lecardonnel) ---

   Nos dossiers sur ce thème : les Courelières à Joué lès Tours, un excès de densification dans le quartier Velpeau, l'urbanisme à Tours Nord.
   
   
3. Aménagement du Haut de la rue Nationale
   
   
   L’indispensable réaménagement du Haut de la rue Nationale, dont le plan de reconstruction d’après-guerre voulait faire une « entrée de ville jardin », a été dévoyé en une opération immobilière inappropriée, démesurée et spéculative, en plein cœur du secteur sauvegardé et dans le périmètre du classement au Patrimoine Mondial de l’UNESCO ! Aussi :
   
   

   Veillerez-vous à ce que les engagements pris par l’état dans le cadre du plan de Gestion « Val de Loire Patrimoine Mondial » y soient respectés ? (Bejeau) Le label "val de Loire patrimoine Mondial" participe au rayonnement touristique et environnemental de la ville de Tours. Je m'engage à œuvrer au respect pour la sauvegarde de celui-ci. (Bourdin) Oui. (Dupin) Oui. (Gille) Oui. (Lecardonnel) Nous sommes contre le projet Haut rue Nationale. Notre conseiller municipal, Gilles Godefroy s'est à plusieurs reprises exprimé contre ce projet. Ferez-vous en sorte que le projet actuel soit suspendu et qu’un référendum local, comme nous le proposons, permette aux Tourangeaux de faire valoir l’hostilité à ce projet telle qu’elle s’est exprimée lors des « enquêtes publiques » ? (Bejeau) Le projet ayant été agréé par l'état et toutes les voies de recours ayant été explorées, il me semble impossible de suspendre celui-ci. Cependant je veillerai à ce que ce lieu reste accessible à tous et ne soit pas réservé à une élite. (Bourdin) Oui, un référendum décisionnel local doit être organisé. (Dupin) Oui, selon le montant des coûts de dédommagement. (Gille) Cela peut être une option. (Lecardonnel) --- Entendez-vous, au préalable, obtenir tant de l’Etat que de la Ville de Tours un « audit » des conditions de passation des marchés avec les promoteurs ? (Bejeau) Il faut remettre à plat la procédure de passation des marchés publics et veiller à la transparence de l'utilisation de l'argent public. (Bourdin) Oui, il faudra un audit citoyen. (Dupin) Oui. (Gille) Oui. (Lecardonnel) ---

   Nos dossiers sur ce thème : le Haut de la rue Nationale, la saisine de l'UNESCO, la dernière enquête publique.
   
   
4. Protection contre les inondations
   
   
   La ville de Tours et son agglomération se sont largement développées en zone inondable. 130 000 personnes y sont exposées au risque d’inondation ! La sécurité des citoyens face aux risques majeurs a longtemps été une fonction d’Etat. Avec la loi GEMAPI, elle est devenue une compétence de la métropole. Ce désengagement de l’état a ouvert la brèche à des stratégies contestables, voire dangereuses : « faciliter les écoulements », « vulnérabilité maîtrisée », « résilience », « accepter l’aléa », « organiser l’entrée de l’eau », « lever les obstacles aux écoulements »… Dans un territoire aussi fortement urbanisé, ce « nouveau paradigme » est-il défendable ? Aussi :
   
   

   Demandez-vous que soit abandonnés les projets actuels (Atelier National) pour continuer à protéger, au mieux, l’agglomération contre l’arrivée d’une inondation ? (Bejeau) Les projets doivent être étudiés au cas par cas. Il faut s'assurer qu'ils n'entravent pas l'écoulement des eaux ni l'absorption par le sol afin d'éviter une aggravation du risque. (Bourdin) Oui. (Dupin) Les projets dits de l’Atelier National sont des projets architecturaux qui ne peuvent être considérés comme des projets de gestion du risque ; protéger l’agglomération suppose de faire la part de l’eau en cas de crue exceptionnelle. (Gille) L'information publique n'a pas été faite. (Lecardonnel) --- En particulier veillerez-vous à ce que soit conservée la digue du canal (longeant l’A10), permettant de stopper une inondation amont ou aval ? (Bejeau) Je veillerai à ce que soit conservée la digue du canal et veillerai également à l'entretien des berges de la Loire afin d'éviter le phénomène d'embâcle. (Bourdin) Oui, je m'y suis déjà engagé avec "C'est autour du peuple". (Dupin) La question de la digue du Canal ne saurait être traités indépendamment de la stratégie globale de gestion du risque inondation. Son effet doit être étudié sur l’écoulement des eaux et la vidange du val en cas de crue exceptionnelle. (Gille) C'est une précaution de la garder. (Lecardonnel) Nous sommes contre le déclassement de la digue du Canal. Etes-vous disposé à ce que les associations environnementales participent à l’établissement des plans de prévention (PPRI, SLGRI…) ? (Bejeau) Je suis favorable à inclure dans l'établissement des plans de prévention les associations environnementales et les citoyens. Il est impératif de démocratiser l'accès à l'information et à la formation autour du risque. C'est un enjeu majeur pour vivre avec le risque. (Bourdin) Oui. (Dupin) Les associations doivent absolument être associées à l’élaboration de la SLGRI, et elles doivent être associées à l’information de la population et à la création d’une véritable culture du risque. Et l’urbanisation irresponsable qui expose 130 000 personnes à une inondation catastrophique doit être remise en question. (Gille) Oui. (Lecardonnel) ---

   Nos dossiers sur ce thème : Crues du val de Tours, la digue du Canal, la feuille de route de l'Atelier National, les leçons des inondations de juin 2016
   

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